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"La Strème"

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Etymologie du gaufrier

Au XIIIe siècle, un forgeron créa un moule nouveau à partir de ces deux plaques qu'il articule comme des pinces et dont il alvéola les palettes comme les rayons de miel d'une ruche : le gaufrier était né, transformation des termes primitifs :
1.- gafrum, Bas latin
2.- wafla, Francique, gaufre rayon de miel
3.- walfre, Flandres et Pays-Bas
4.- waffel, Bas Allemand
5.- wafer, Angleterre

Cette homonymie de l'instrument et du gâteau s'explique par le fait que le dessin des gaufres apparaissait gaufré comme le gâteau de cire des abeilles.

Cette invention connut un développement rapide et continu, passa très vite dans le domaine du commerce et les fers gardèrent longtemps les décors religieux des premiers âges, dont l'Agnus Dei.

Les palettes rectangulaires presque toujours fines, sans rebord ni quadrillage, rappellent gravure après gravure l'univers mental d'une société paysanne avec ses joies, ses peurs, ses besoins de protection, ses coutumes, ses croyances et la sanctification de quelque chose de dur à gagner : le pain quotidien.

La pâtisserie issue de ce fer, selon le décor avec ou sans croix, s'appelait pain des anges ou gaufre.

Fabrication d’un moule à gaufres

Forgé à chaud, en deux temps, ce moule peut se fabriquer ainsi :

1.Les branches, chacune comprenant un bout, une moitié de l’autre articulation, les extrémités opposées portant un système simple de fermeture à anneau mobile.

2.Les palettes forgées en rectangle, les bords soudés étant pourvus en leur médian d’une réserve de fer que l’on étirera ensuite pour former une patte plus ou moins trapézoïdale, cette partie étant soudée à blanc (chauffe estimée et effectuée à environ 1200°) au bout de l’articulation que comprend chaque branche. Après ces diverses opérations, le moule a pris forme, mais il ne sera assemblé par rivetage à chaud qu’après les ciselures intérieures des palettes.

Historique du gaufrier

Il est évident et après examen du trait figuratif, que le métal est refoulé dans sa masse par le double taillant en V du ciseau ou par estampage d’un motif et que ce travail ne peut s’obtenir que sur un fer chauffé à une température que le forgeron estime, le rouge cerise peut servir de repère. Ainsi, le trait paraîtra "plus gras" que s'il avait été ciselé à froid.

Cette dernière méthode s'élimine d'elle-même ; pour ce faire, on peut relever deux possibilités :

- le dessin tracé à la pointe ou avec une craie reste visible sous la chauffe, le forgeron suit au burin plat ou arqué ;

- le tracé est empirique, à peine formulé, le forgeron réalise au fur et à mesure les symboles qui lui sont commandés, à lui de faire en plus quelques signes, étoiles, rosettes, croix, réalisés souvent à l'estampe, afin de remplir le champ.

Nous avons deux aboutissements figurés :

l) le trait enfoncé par la frappe d'un burin réalise le plus important du décor symbolique

2) le motif estampé au poinçon, ce dernier en acier ayant à son extrémité le motif en relief qui "s'imprimera" en creux, toujours sur un fer chauffé. Ces poinçons-"estampes" sont différents des vraies étampes qui elles sont en deux parties : la sur étampe et la sous étampe, qui chez le forgeron sont employées pour l'ébauche rapide de différents ornements, pour exemples : boutons de pincettes, vases des fiches à larder les portes.

En dernier lieu, après que le décor du message soit inscrit dans le fer, la palette peut subir quelques finitions dont le polissage et le rivetage de l'articulation des branches.

Il se peut que le forgeron se soit protégé, sa main tenant le burin revêtue d'une moufle en peau ou enveloppée d'un linge mouillé, solutions peu pratiques auxquelles on préfèrera une pince à mâchoires plates conçue pour que le burin soit calé, pour qu'il ne "flotte" pas sous les coups de marteau ; d'autre part, il est possible de réaliser les lignes d'encadrement et les hachures avec une tranche manchée en plein et tenue par un aide, il n'aura qu'à suivre les tracés. Il est évident que toutes ces opérations nécessitent plusieurs chauffes et que ce travail se fait sur une enclume à table plate.

Le décor peut être tracé à l'aide d'un compas, d'une équerre droite ou brisée, d'une règle, l'emploi de ces guides se rapportant à l'exécution savante plus enlevée sur certaines palettes, que l'on opposera à d'autres, pas forcément plus anciennes, au décor simple, naïf, voire hétérogène. Le décor est toujours figuré à plat, il est hors de question d'employer ou de faire allusion à quelques perspectives, notre forgeron n'étant pas sorti de l'académie Saint Luc… Pourtant, il existe des gaufriers dont on ne peut renier l'art savant, il se peut qu'ils soient réalisés, forgés par un serrurier maître en son art ; ce que nous avançons n'est pas confirmé par Mathurin Jousse qui, en 1627, dans son ouvrage "La fidèle ouverture de l'art du serrurier" ne parle pas de ce moule.

La gravure sur métal

En général, le ferronnier partait d'un dessin original, le modèle, poncif, gabarit, pochoir, ou d'un dessin à copier qu'il reportait à l'envers sur la plaque de métal.

Quelques fois, le créateur gravait directement sur la plaque. Ceci explique que certains chiffres et lettres nous apparaissent inversés, l'ouvrier ayant omis de les tracer à l'envers sur le modèle.

La pointe sèche consistait à rayer le métal avec une pointe aciérée. On obtenait ainsi une grande finesse de trait bien utile pour fixer les contours de la composition et de l'encadrement ou pour achever une œuvre.

A chaud, le" tailleur" en métal utilisait un burin droit ou courbe, ciselet, pointeau, tranche, qu'il plaçait sur le tracé primitif. Cette partie de la tâche présentant les difficultés les plus grandes. Elle exigeait une main sûre et expérimentée pas à la portée du premier forgeron venu.

On peut observer parfois un glissement, un décalage, un manque dans les motifs, ce qui distingue ce travail de décors de celui de la fonte régulière et froide venant tout droit du moule (dans ce dernier cas, le gaufrier se doit d'être en fonte de fer, à une époque plus tardive).

Que l'on se représente la somme de travail et de compétences multiples. La succession de ces opérations froides ou chaudes pouvaient prendre une vingtaine d'heures pour un gaufrier ordinaire et demandait au maréchal une attention de bénédictin.

L'achat d'un gaufrier faisait date dans la vie d'une ménagère qui, après de mûrs calculs et de longues hésitations, s'était enfin décidée pour cette grosse acquisition :ce fer à gaufres coûtait la forte somme de 10 frs en 1860, équivalant à trois mois du salaire d'un domestique de culture de l'époque. Le forgeron était au sommet de la hiérarchie ouvrière et était payé en conséquence

Les gaufriers

Gaufrier ou fer entre lequel on fait cuire les pâtes appelées "gaufres". Il s'ouvre et se ferme par le moyen de ses branches et de son clou. Il se tient fermé, quand on expose alternativement les deux plaques sur le feu, par le moyen de l'anneau qui est à l'extrémité d'une des branches, et qui reçoit l'extrémité pointue de l'autre branche ; la gaufre se cuit à petit feu. Quand elle a pris une couleur dorée, on lève le fer, on l'ouvre, on détache avec un couteau la pâte brûlée qui tient aux bords du fer ; on enlève la gaufre qu'on laisse plate, ou qu'on roule en cornet ou d'une autre manière.

Gaufrier à la flamande.

1. Il y a une des deux (palettes) creusée et gravée ; elle reçoit l'autre et l'enferme par un rebord. La gaufre est imprimée de la figure de la plaque gravée.

Les fers à hosties

Nous donnons ici un fer à hosties pour comparaison, ces moules étant fabriqués de la même manière que les gaufriers. Par contre, en regard de la qualité du décor, il semblerait que nous ayons changé de fabricant, à moins que le forgeron ait sous-traité un décor qui se veut ici plus précieux et plus savant, exécuté par un ciseleur de métier. Les fers à hosties devraient se constater avant le XIIIe siècle, époque à laquelle du latin "hostia" on a tiré "hostie".

Antérieurement à cette époque ou à celle du XIVe siècle, la fabrication des hosties était réservée aux clercs et aux religieux qui cultivaient un champ de blé réservé à cet usage. Ensuite, le commerce s'est emparé de la fabrication des hosties, bien que l'on puisse aussi la laisser aux religieux.

Pain à chanter

Sans levain, fine farine de froment, fers des gaufriers frottés à la cire blanche pour que l'hostie ne colle pas. Ce sont les pâtissiers-oublieurs qui les font.

Fers à hosties de forme circulaire, XVe siècle

Agneau pascal à tête nimbée, tenant dans sa patte repliée la croix vexilifère, le champ parsemé d'étoiles.

Remarques

Si une palette est consacrée à l'agneau de la résurrection, l'autre est au symbole de Saint-Jean, l'aigle représentatif de l'héraldisme d'une maison n'étant jamais nimbé.

Gaufrier à la flamande, à bords relevés

Ecu aux armes de France sommé d'une couronne de feuilles et accosté d'une naïve figuration du couple ; de part et d'autre, trois poissons, un arbre de vie déraciné.

Gaufrier fin du XVIe siècle – palette A et B

Rosace centrale composée de huit motifs en cœurs rayonnants ou rose à seize pétales ; de part et d'autre : deux cœurs en pointe opposés et un poisson squamé ; double bordure, en sautoir et en bâtons rompus.

Composition terrestre (carré central) – céleste (cercle), entourée d'une frise d'arceaux rayonnants ; de part et d'autre, rouelle tournoyante, rosace à six pétales ; champ semé de croisettes et de sautoirs ; double bordure, une de points en creux, l'autre de bâtons rompus

Les palettes à figures emblématiques

Le fer à gaufres ou à gaufrettes trouve son origine dans les moules en terre cuite des premiers siècles, dispersés aujourd'hui au hasard des musées.

Citons celui du Musée du Vatican à décor d'hosties marquées de la Croix, du IIe siècle, celui à décor de poisson du Musée du Pain, à Charenton, du IVe siècle, ou encore celui à décor de pain marqué de la Croix à Saint-Etienne de Jérusalem, du Ve siècle.

Le poisson est une allégorie du Christ lui-même et son nom en grec (ΙΧΘΎΣ, c-à-d ichthus) est composé des initiales de la phrase grecque Iesu Christos Theou Uios Sôter. »

L'époque carolingienne connut le pain bénit, succédané de l'Eucharistie.

Au Moyen Age, cette pâtisserie antique cuite entre deux plaques de métal chauffé, coûtait une "obole" d'où son nom "oublie" du grec "obelios". La fabrication du pain azyme, c'est-à-dire sans levain, dans l'église latine, était réservée aux clercs et aux religieux qui cultivaient un champ de blé spécialement affecté à cet usage. Les latinistes font dériver le mot oublie : d'oblata, cadeau, chose offerte, exposée, qui a le mérite de souligner le côté mets cérémonial de ces offrandes.

Les fers d'abbé, de pair ou de seigneur :

"Ces hommes dont les armoiries étaient l'expression non seulement de la puissance mais de l'existence qui faisaient flotter ces emblèmes sur leurs toits, leurs lances, leurs chevaux" servaient à prolonger un usage bien connu de l'antiquité et de l'univers féodal tout de symboles consistant à offrir, en signe d'allégeance envers les supérieurs et de protection à l'égard des amis, une nourriture destinée à être consacrée. Gageons que des oublies marquées elles aussi étaient présentées aux chevaliers après l'éprouvante cérémonie de l'adoubement. L'hommage vassalique constituait le 8e sacrement. L'essence même du lien féodal liant seigneur et vassal comme les deux palettes d'un même fer était un engagement de fidélité réciproque, l'un offrant son aide, l'autre sa protection.

Symboles des gaufriers

Le "maillon", motif géométrique

Le "maillon" est un motif riche et ambigu. On peut l'interpréter comme un motif géométrique : le losange, comme motif végétal : la feuille lancéolée, laurier, cerisier, mente, saule, tournesol ou graine.

Utilisé en alignement, il fait jouer l'ombre et la lumière et entoure des motifs principaux comme un collier. En tant qu'élément de figures radiales comme dans les amandes de la rosace, il constitue les rais ou les dards. Le motif technologique obtenu en donnant deux coups de burin courbe est d'une richesse plastique très grande selon que l'on accuse plus ou moins l'une des parties. Si certains ont vu dans ce motif les rayons du soleil, d'autres estiment qu'elle pourrait être par la symbolique du coquillage, de l'œuf, de la graine, celle de la femme et de la fécondité.

Le collier

Outre son rôle de parure, le collier tout comme la ceinture ou la couronne peut signifier une destination, une attache. D'une façon générale, il symbolise un lien entre celui ou celle qui le porte et celui ou celle qui l'a offert ou imposé.

C'est le fiancé qui l'offre, et cela ne se fait pas sans cérémonie. Au jour convenu, il emmène sa fiancée et ses proches parents choisir collier, boucles d'oreilles et bague. En Savoie, cela s'appelle "ferrer l'épouse", expression imagée entre toutes, qui pourtant a une base matérielle : ferrer signifie percer les oreilles de la jeune fille pour y accrocher des boucles. En bien des régions, le collier de la fiancée est surnommé "l'esclavage". Tout comme le cercle ou la couronne, il signifie le passage d'un monde dans l'autre. Pour la femme, celui de sa famille à celui de la famille de l'époux.

Ce gaufrier dont les bords de la palette au décor de croix grecque ont été percés pour être équipés de rebords rivés en tôle qui retenaient mieux une pâte plus épaisse et à qui nous avons rendu son aspect primitif nous donnera l'occasion de nous interroger sur l'historique de ce moule.

Le coeur

L'image du cœur humain, signe dont la forme caractéristique ne peut être confondu avec aucune autre, est considérée communément comme syumbole de l'amour. Ce signe à la signification poétique d'une grande charge émotionnelle a une longue tradition. On peut remonter les traces en littérature jusqu'à la poésie courtoise de la France des XII et XIIIe siècles.

Le caractère décoratif de la forme en cœur se retrouve beaucoup en cuisine sur des ustensiles domestiques : les moules et les gaufriers.

Leur décoration ne prend vraiment sa valeur que lorsque les gâteaux et les gaufres que l'on y a confectionnés viennent sur la table. Si ces plats et ces gâteaux sont faits à l'occasion du repas de noces, les motifs qui apparaissent le plus souvent sont ceux qui se rapportent à l'amour et à l'heureux mariage des fiancés : le cœur enflammé, le cœur percé de flèches, le cœur d'où s'élance un triple rameau, qui pâtit du mal d'amour. Ce cœur est souvent formé par des guirlandes de fleurs ou de feuilles encadrant d'autres motifs. En association avec des initiales, le nom et l'année, on peut l'interpréter comme une sorte de promesse de mariage ou de signe de fidélité.

Ces cadeaux d'amour et de fiançailles sous forme d'ustensiles de travail ont tous la même fonction sociale. Ils sont orientés vers le rôle que doit jouer la femme dans le monde paysan des XVIIIe et XIXe siècles. Ce sont des cadeaux qui fixent les rôles.

Le paon et la colombe

Paon : symbole de l'équinoxe d'Automne

L'homme est fasciné par le ciel, les oiseaux sont ses intermédiaires. Dans l'art iranien, les paons sont des oiseaux célestes.

Dans la tradition chrétienne, le paon symbolise aussi la roue solaire et de ce fait, il est un signe d'immortalité. Sa queue évoque le ciel étoilé. Il s'abreuve aussi parfois dans le Calice eucharistique.

Les colombes tiennent une place importante dans le répertoire des "présents d'amour". Elles prennent place sur maintes traverses d'armoiries et jusque sur les chenets du foyer. La colombe est l'attribut de Vénus, surtout dans les entrelacs de lauriers tressés. A défaut d'armes à blasonner, l'artiste a entrelacé les oiseaux : figures d'âmes amoureuses captives dans un cartouche de style Louis XVI.

Le cerf et l'escargot

Un cerf gourmand symbole de virilité, de fertilité couvre un escargot qui déroule ces deux fascinantes spirales.

Le rite païen de la capture du cerf est assimilé par l'Eglise à la Chasse mystique. La nature même du cerf, dont la ramure rayonnante évoque le soleil, a permis le rapprochement de cet animal avec le Christ lumière du monde. Nul doute que la beauté, la fierté, la virilité, la force solitaire du cerf ont suscité l'admiration et l'affection des ruraux pour cet animal auquel les unissaient tant d'affinités.

Il est avec le cheval et le porc l'un des principaux animaux européens, l'un de ceux auxquels, dès l'origine, fut affectée une valeur symbolique. Le cerf annonce le printemps revenu, le renouveau, il est dispensateur de richesse et de fertilité.

L'escargot : animal prétendu démoniaque, hermaphrodite, ni chair ni poisson est de ce fait permis pendant le Carême. Les spirales qui le symbolisent sont signe de fécondité liées à l'eau et à la lune.

Le serpent (symbole visible d'un univers chthonien)

Entre autres
•serpent d'airain
•serpent d'Esculape
•serpent enroulé
•serpent édénique
•serpent biblique
•serpent pharmacopée : sa chair est l'élément principal composant la thériaque ancestrale
•serpent : bivalence du Bien et du Mal, symbole de régénération, de fécondité, de guérison et en changeant de peau au printemps, il préfigure la résurrection.

Le coq

Le coq n'est cependant pas un animal tabou et on n'hésite pas à le sacrifier lors de la construction d'une maison, à la naissance d'un enfant mâle ou à la fin des moissons (lorsque le blé est ramené triomphalement). Il est choisi pour les cérémonies où une victime est nécessaire pour assurer la protection de la maison par aspersion du sang.

En tant que symbole de la vie familiale, le foyer était par ce sang purifié de toute atteinte maligne. La valeur cathartique du sang va se retrouver sur un aspect ou un autre au long de la construction.

Le coq, symbole de résurrection et de vigilance. Le coq était censé par son chant matinal chasser les démons et les fantômes de la nuit. Il est utilisé comme thème de girouette non seulement sur les clochers d'églises mais sur les maisons d'habitation. Il donne la direction et incarne la docilité au souffle de l'esprit.

Le coq est enfin depuis l'antiquité un symbole de fécondité.

La chouette

La chouette, le hibou, procèdent d'une symbolique négative : la chouette, l'oiseau d'Athènes, reproduit jusque dans les monnaies, si vénéré dans la Grèce antique, s'obstine à préférer les ténèbres à la lumière de l'Evangile.

Le fer à cheval

Le fer à cheval est considéré comme un puissant écran contre les sorts, l'orage, le diable. Toutes les sociétés occidentales connaissent la valeur symbolique de l'entrée en fer à cheval et la dimension sociale quasi religieuse de ce signe. Le seuil est une étape transitoire non seulement dans les faits mais aussi sur le plan symbolique : les esprits, les démons, empruntent ce passage, il convient d'y multiplier les obstacles.

Nous avons retrouvé le fer à cheval pendu au cou d'une colombe dressée face à l'écu sur un gaufrier daté 1789. Le fer reprenant là sa signification fétiche, talismanique. Il n'est pas rare de voir côte à côte le fer à cheval et les instruments de la Passion. Il faut voir là le symbole du forgeron naïvement mêlé à ceux du Christ.

Une croyance populaire répandue investit le fer à cheval d'un pouvoir magique comme les traces de sabots inscrits dans les pierres légendaires. Sa puissance bienfaisante est libérée à l'avantage de celui qui le trouve sur son chemin, à condition que le nombre des étampures soit rigoureusement limité à sept – chiffre impair, inhabituel pour un fer- et qu'il soit rencontré par hasard.

L'ornementation florale

Disons tout de suite que ce ne sont pas des fleurs des champs, mais des fleurs qui ont leur place dans l'ornementation historique : le lys, la rose, l'œillet, la tulipe.

Le lys héraldique, symbole de choix de l'être aimé et de l'abandon de la Providence.

La rose épanouie, rosace des cathédrales, fleur d'amour.

L'œillet, fleur d'Orient avec sa couronne de pétales finement dentelés ouverte en éventail.

La tulipe d'origine ottomane, avec son calice aux contours bombés, qui laisse clairement voir trois pétales pointus.

Le vase, la corbeille, la vasque aux rameaux fleuris et symétriques sont compris et utilisés comme décors des jours de fête ou comme perchoir aux oiseaux.

Une plante luxuriante peut assurer le partage d'une composition. Les rosettes à quatre, six ou huit pétales remplissent les champs. Les guirlandes servent à souligner ou à encadrer.





"L'histoire du gaufrier a été tirée du livre intitulé "Décor et symboles des gaufriers du Perche du XVe au XXe siècle" écrit par Bernard PREVOT"